Performance commerciale : comment la mesurer et l’améliorer ?
Dans un contexte malmené par les crises à répétitions, il...
Suite et fin de notre dossier sur les nouvelles pratiques du travail et les nouveaux modèles de l’emploi.
Prendre en compte ces nouvelles attentes pour attirer et fidéliser les collaborateurs, nécessite que les entreprises adoptent une nouvelle vision du travail. « Les grandes sociétés qui ne changent pas leur mode de management et leur organisation vont perdre la guerre des talents » affirme Vincent Barat, cofondateur d’un cabinet de conseil dédié aux RH.
Cette nouvelle vision doit mettre l’accent sur l’humain et considérer les collaborateurs non plus comme des outils ou des ressources mais comme des intra-clients ! Des clients qu’il faut chouchouter, prendre en
considération, valoriser, remercier et intégrer dans les décisions stratégiques de l’entreprise. La satisfaction et l’engagement des collaborateurs restent les meilleures sources de productivité sur le long terme. Un employé heureux et engagé est 40 % plus productif(1) et beaucoup moins enclin à quitter l’entreprise.
Véritable ambassadeur, il contribue davantage à l’expérience client et influence positivement l’image de marque ; ce qui n’est pas sans impact sur les résultats financiers de l’entreprise.
De telles pratiques exigent une mobilisation et une implication totale de la part de la direction et des managers. La transformation digitale de l’entreprise n’est pas seulement l’affaire des ressources humaines ! Chaque dirigeant et chaque collaborateur, quelle que soit sa place dans la hiérarchie, a un rôle à jouer dans la diffusion de cette culture human-centric.
Le manager en premier lieu doit impulser ce changement auprès de ses équipes, en partageant des valeurs fortes basées sur la confiance, l’autonomie et le collaboratif. D’après l’étude Deloïtte, 78 % des jeunes actifs souhaitent s’auto-manager ou bénéficier d’une plus grande autonomie dans leurs missions. Au-delà de son rôle de superviseur, le manager d’aujourd’hui doit donc jouer un rôle de coach et inverser la pyramide managériale classique, en adoptant un modèle « agile » qui casse les silos et prône la mise en place de petites équipes autonomes et transverses. Mais ce n’est pas tout ! Le top management doit aussi favoriser l’innovation à travers la prise d’initiatives, et impliquer les équipes en donnant du sens aux projets. Chez My Little Paris, c’est au travers d’une histoire et de rituels communautaires forts que s’est créé le sentiment d’appartenance. De son côté, La
Française Des Jeux a mis en place des commissions internes permettant à chaque salarié de soumettre ses idées
et de les voir, pour certaines d’entre elles, commercialisées.
Si les nouvelles méthodes de management sont incontournables pour garder ses talents, il faut aussi savoir les recruter, en faisant face à une concurrence accrue émanant des GAFA et des startups. Désormais, il ne suffit plus de s’appeler Chanel ou Sanofi pour séduire les talents du numérique. Il faut être capable de répondre à leurs principales attentes tout en cultivant une marque employeur forte et attractive.
Les ressources humaines doivent quant à elles capitaliser sur la formation. Dans un environnement en perpétuel mutation, l’apprentissage constitue un facteur clé d’évolution aussi bien pour l’employé qui devient acteur de sa carrière que pour les entreprises qui enrichissent leur proposition de valeur. EDF par exemple a mis en place un plan d’apprentissage, FormActeur, qui passe par un auto-diagnostic individuel et collectif dans le but de développer les connaissances de chacun. Même chose au sein du groupe Loyalty Company qui capitalise sur un
programme de formation, Loyalty Academy, visant à faire monter en compétences les collaborateurs sur le
digital.
Pour véritablement repenser l’entreprise et l’expérience collaborateur, le lieu de travail qui ne correspond plus aux habitudes des salariés, doit lui aussi être repensé. 50 % des postes de travail restent aujourd’hui inoccupés ! L’idée n’est pas d’en faire un lieu exceptionnel mais simplement de l’adapter aux nouveaux usages des salariés afin d’en faire un véritable réseau social interne.
Espaces chaleureux pour lire ses e-mails ou écrire au calme, salles de réunions conviviales, bureaux ouverts et partagés, grande cafétéria… tout doit être soigneusement pensé pour favoriser les échanges et développer l’intelligence collective. C’est le cas de l’entreprise Danone ou du groupe L’Oréal qui ont respectivement initié un projet d’aménagement de leurs espaces de travail pour mieux l’adapter aux nouveaux usages. De son côté, l’agence Adopte Ta Com a choisi de dématérialiser son entreprise, en supprimant purement et simplement la notion de lieu de travail : chaque collaborateur est libre de travailler où il le souhaite grâce aux outils digitaux, et les équipes se réunissent régulièrement au sein d’espaces de coworking.
Si le monde du travail a connu d’importants changements ces dernières années, l’accélération technologique et l’arrivée de l’intelligence artificielle risquent de le bousculer encore davantage. Nous assisterons alors sans doute à un marché de l’emploi mondialisé en quête des meilleurs talents pour accomplir un ou plusieurs projets à forte valeur.
Le rythme des changements sera si rapide que la richesse d’un collaborateur dépendra surtout de sa capacité à se former en temps réel pour s’adapter constamment à de nouveaux métiers. Un futur pas si lointain puisque selon le Bureau du Travail américain, les étudiants d’aujourd’hui seront déjà passés par 8 à 10 emplois d’ici l’âge 38 ans.